Nouvelles du collectif TURBO-MONGOL et récit de l’intervention policière du 1o janvier 2012.
Quand les ’’gardiens de la paix’’ viennent faire la guerre.
Mardi 10 janvier au petit matin, après une longue nuit festive et l’inauguration du bar sous la pleine lune, les flics débarquent nous réveiller vers 7h30. Quelqu’un leur demande 10 minutes pour réveiller tout le monde et remettre nos esprits en place.
Les occupants érigent une barricade de fortune compte tenu du temps court imparti et de l’heure matinale. Les ‘‘forces de l’ordre’’ ne respecteront pas le temps mort accordé et insistent pour rentrer après 3 minutes. Très rapidement, les superflics musclés-rasés-casqués arrivent en tenue de combat, motivés par les barricades et les petits yeux des habitants. Apparemment après une nuit de fête et peu d’heure de sommeil, on arrive toujours à les terrifier... Non mais, est-ce que c’est totalement débile de se demander qui d’entre des gens en pyjama et à pieds nus et d’autres casqués avec boucliers, gilets par balle, matraques et lacrymo a l’air violent, armé et dangereux dans cette situation ?
L’attaque commence : ils essaient de forcer l’entrée, gazent les habitants qui comprennent que dalle et essaient de se défendre tant bien que mal contre la violence dont les robokops font preuve. Des objets (portes, etc) sont amenés vite-fait pour renforcer les barricades de fortune. La presse bourgeoise reprendra ces termes en parlant de « projectiles ». Il s’agissait de bloquer l’accès aux flics, pour défendre une maison vide, pour éviter de se faire tous/tes embarquer et qu’on en profite pour en murer les accès.. murer les rêves, murer les tentatives de vivre avec d’autres valeurs que celles qu’on nous infligent partout.
Pendant ce temps, la police défonce la porte avec un bélier et investit la maison. Quelques habitants tentent de bloquer la dernière porte pendant que les autres se réfugient sur le toit. Ceux qui n’auront pas le temps d’aller sur le toit sont à nouveau gazés et arrêtés. Une de ces personnes est tabassée par des « gardiens de la paix » lors de son arrestation, alors qu’elle « simule » une crise d’hyperventilation. Après tout, il y a aucune raison de perdre son calme et d’avoir de la peine à respirer pendant une intervention d’une telle envergure.
Les quatre personnes sur le toit y resteront 3-4 heures. Pendant ce temps, la maison est aux mains de la police qui en profite pour la saccager. Mezzanines défoncées, toilettes bouchées par de la terre, compost renversé sur la nourriture fraiche dans la cuisine, instruments de musique défoncés ou couverts de peinture, vin, alcool fort, miel et cire pour parquets sont renversés sur les lits, la liste est encore longue. L’imagination déployée pour bousiller le matériel aussi gratuitement laisse sans voix.
Bien évidemment, nous sommes soupçonnés d’avoir nous même fait tout cela. Les dégâts matériels seraient une stratégie de barricadage. C’est vrai qu’il est essentiel de boucher les toilettes, au cas où un flic entrerait par les canalisations… le miel et la peinture sur les matelas sont aussi des barrages très efficaces.
L’opération aura mobilisé en tout une cinquantaine de personnes, contre une dizaine de personnes dans la maison. Elle aura coûté des milliers de francs pour garantir des droits d’un privé dans le cas d’un délit mineur. Tout ca pour « maintenir l’ordre » lorsque nous étions ouverts au dialogue avec toutes les parties concernées dès le début de l’occupation.
Au vu de toutes les affaires impliquant des délits de la part de policiers qui ont fini par des non-lieux, qui peut se permettre d’abuser de son autorité, qui peut se permettre des violences ? Qui d’entre les flics et nous, est le plus protégé par l’état et qui risque le plus ?
« A toutes celles et tous ceux qui croient que la police est là pour faire valoir nos droits, défendre nos intérêts, à toutes celles et tous ceux qui sont convaincus que la police est là pour nous montrer le droit chemin, nous rappeler le respect, nous donner l’exemple de la conduite nécessaire à la vie en société..(…) A toutes celles et tous ceux qui se croient à l’abri grâce à une police formée pour rétablir la justice, il est peut-être temps de se réveiller et de se demander si, en obéissant à la législation imposée, la société qui nous étouffe changera un jour de visage.. » *
Quoi qu’il en soit, nous somme toujours là. Les tentatives de rendre la maison inhabitable et de démotiver les troupes n’aura une fois de plus pas marché.
Notre solidarité vaincra votre répression !
Au plaisir de vous recevoir, le collectif Turbo Mongol !
*(cf. texte du collectif tumulte)