[Leipzig] La police attaquée en mémoire d’un sans-papiers assassiné il y a dix ans

Oury Jalloh

En mémoire d’Oury Jalloh [1] – Le 7 janvier 2005, Oury Jalloh est mort brulé dans la cellule n°5 du poste de police de Dessau de la Wolfgangstraße. En peu de temps, le corps d’Oury Jalloh est en flammes. Les mains et pieds d’Oury sont attachés au sol. Il est allongé sur un matelas dans une cellule entièrement en carrelage. Le feu est si fort que les doigts de la main gauche sont entièrement consumés sous les effets de la chaleur.

 

Ceci est la raison de notre attaque d’aujourd’hui sur le poste de police dans le quartier Connewitz de Leipzig [2].

 

Ainsi nous avons détruit toute la façade vitrée du comico avec des pierres, redécoré ça avec de la peinture, et laissé en chemin, à côté des bris de verre et des pierres, aussi des obstacles pour tous les véhicules de police appelées.

 

Flic, la tolérance à ton égard est levée, ton permis de séjour est éteint, comme le feu dans le véhicule de police derrière le comico [2], ainsi nous te traîterons avec un tel irrespect et une telle violence, comme la façon dont tu traîtes les réfugiés.

 

Même si tu enlèves ton uniforme, tu resteras toujours le même porc d’individu et continuera à être la cible de nos interventions lorsque nous le voudrons.

 

Nous commémorons avec une profonde tristesse et une pure haine.

 

Repose en paix Oury Jalloh [3].

 


 

Notes de traduction:

 

[1] Un des innombrables sans-papiers pourchassés et morts par les bras armés de l’Etat. Un site en sa mémoire est mentionné dans le communiqué: https://initiativeouryjalloh.wordpress.com/

 

[2] L’attaque, relayée par la voix des flics que sont les médias de masse, s’est déroulée vers 20h: une cinquantaine de personnes au visage masqué y ont pris part, et n’ont pas seulement visé le commissariat de Connewitz. Comme s’est brièvement évoqué dans le communiqué, une voiture de police, garée derrière le commissariat, a eu une de ses vitres-arrière pétées et un engin incendiaire jeté dans l’habitacle. Malheureusement, le feu n’a pas pu se propager et a rapidement été éteint par les agents de l’Etat.

 

[3] On pourra aller lire une critique de cette formule religieuse. Claude Guillon a publié un billet à l’occasion des manifs et actions de solidarité internationale à la suite de la mort de l’antifasciste Clément Méric.