Le peuple d’Iran a dépassé le cadre de l’opposition interne au système



Le peuple d’Iran a dépassé le cadre de l’opposition interne au système

 Intervention d’Hamid Taghvaie, dirigeant du Parti Communiste-Ouvrier
d’Iran, diffusée le 30 décembre 2009 par New Channel TV, la télévision
par satellite du PCOI et retranscrite le 2 janvier en anglais sur le blog
du PCOI.

Le 27 décembre 2009, la protestation en Iran fut un sérieux revers pour la
totalité du régime islamique. Ce fut un revers non seulement pour la
fraction de Khamenei et de ses comparses, mais aussi un revers pour la
fraction de Moussavi dans l’opposition ; ce fut une puissante réponse à la
fraction qui préconise la protection du système dans l’opposition.

Eux, l’opposition pro-système (1), ont tenté de projeter le mouvement du
peuple d’Iran comme un mouvement pour une réforme au sein du système
islamique. Bien sûr le peuple a, à plusieurs reprises et encore, montré
qu’il ne veut pas revenir à l’époque de Khomeini. C’était clair pour tout
le monde en observant les protestations d’octobre et de novembre, pourtant
le 27 décembre fut une étape décisive sur cette question qui a ouvertement
et clairement montré que le peuple d’Iran ne croit en aucune des fractions
du régime islamique.

Ce fut clair par le choix des méthodes et les formes de lutte et par les
slogans qui visaient les deux fractions et l’ensemble du régime islamique.


La fraction de Khamenei au pouvoir avait préparé les forces militaires et
les groupes du basidj depuis des mois et avait rassemblé des milliers de
personnes avant dimanche dernier. La fraction de Moussavi dans
l’opposition avait tenté, avant le 27 décembre, de confiner les
protestations au sein des cérémonies religieuses, avait tenté sa chance,
une fois encore, de limiter les protestations du peuple à la défense de
l’Islam, de l’époque de Khomeini et préconisait des protestations
pacifiques, des slogans religieux, etc. Un autre événement qui fut utilisé
fut la mort de Montaeri sept jours avant. La fraction de Moussavi,
l’opposition pro-système, a appelé Montazeri le “père des droits humains
en Iran” et voulait faire du 27 un jour pour commémorer Montazeri.

Ce qui s’est réellement passé a bouleversé ces stratégie. Les hommes et
les femmes, côtes à côtes, ont pris les rues avec un clair agenda
politique de slogans anti-gouvernementaux et en affrontant les forces
militaires comme les pasdaran et les basidji, et à de nombreuses occasions
ont arrêté ces voyous et ont brulé leurs véhicules. Les manifestants ont
aussi attaqué les voyous du gouvernement qui étaient organisés en groupes
religieux pour les cérémonies. Il n’y a aucune preuve selon laquelle les
gens utilisaient des cérémonies religieuses et des prétextes religieux
pour dire ce qu’ils voulaient. Ils ont parlé leur propre langage clair
anti-Khamenei, contre la dictature et contre la totalité du système du
Velayat faghih.

Ce fut une révolte avec de clairs slogans politiques sans aucun appui aux
slogans et aux méthodes de “l’opposition pro-système.”

Ce fut une défaite pour Moussavi qui avait préconisé des protestations
pacifiques ; les gens n’ont pas seulement répondu à la violence des forces
répressives du régime en les chassant et en les faisant à plusieurs
occasions se rendre et s’enfuir ; en réalité le peuple a aussi défié la
fraction de “l’opposition pro-système”.

Lorsque l’on examine les événements de dimanche dernier, on peut voir une
révolte urbaine classique contre une dictature. Les vidéos de cette
journée montrent comment chaque rue est barricadée comme dans une
configuratio classique de combats de rue entre des masses confiantes qui
affrontent les forces répressives.

Cette situation a forcé les têtes de “l’opposition pro-système”, tant en
Iran qu’à l’étranger, de condamner à plusieurs occasions la violence et à
appeler les gens à maintenir les protestations pacifiques. Ils entrainent
actuellement leur politique en déclarant que les forces du gouvernement
ont attaqué la dignité des cérémonies religieuses du peuple par leur
violence. Bien sûr, il est dit par l’autre fraction au pouvoir que c’est
ces gens qui ont porté atteinte à la dignité des cérémonies d’Achoura.

En ce qui concerne le peuple, la question ne portait pas sur le respect de
la dignité des cérémonies religieuses. La question pour le peuple était
d’affronter une brutale dictature islamique et de la faire tomber avec
tout son appareil militaire et religieux. Le gouvernement islamique en
Iran le comprend ; bien sûr la fraction au pouvoir veut sauver le système
par la répression ouverte et la force brutale, et l’autre fraction veut
diriger le mouvement dans les sombres allées de l’action au sein du
système islamique.

Le 27 décembre a répondu à ces deux politiques. Les gens savent ce qu’ils
veulent ; ils connaissent bien leur ennemi et sont déterminés à renverser
complètement ce régime. Ce mouvement ne peut finir que par la victoire de
la révolution du peuple contre la République Islamique et ce jour n’est
maintenant pas loin.

(1) Moussavi et Karoubi et leurs sympathisants se définissent eux-mêmes
comme protecteurs du système du régime islamique et milite pour un retour
à l’époque de l’ayatollah Khomeini et des premiers jours du gouvernement
islamique, lorsque Moussavi lui-même était au pouvoir.

(2) Montazeri était un des principaux architecte du système islamique de
Velayat fagheh qui fut la base du gouvernement établi par l’ayatollah
Khomeini en 1979 et qui est la base des relations entre l’Islam et l’Etat
tel que codifié dans son ouvrage “Velavat-e Faqih du gouvernement des
juristes islamiques