Rémi Fraisse: L'Etat tue - Tue l'Etat

Riots

Für den heutigen Tag hatten Schüler der Oberschulen in Paris zu Protesten gegen die Gewalt der Bullen und in Erinnerung an den durch eine Offensivgranate der Bullen getöteten Rémi Fraisse aufgerufen. Die Resonanz war überwältigend.

 

Dutzende Schulen in der Hauptstadt wurden blockiert, teilweise ganz handfest, indem Mobiliar oder Abfallcontainer vor den Eingängen zu den Schulen aufgestapelt wurden. Anschließend zogen mehrere tausend Schüler durch die Straßen Paris. Damit haben die Proteste nach dem Tod von Rémi endgültig die Sphäre der “üblichen Verdächtigen” verlassen. An den Protesten hatten sich bisher vor allem Menschen aus dem anarchistisch/autonomen Spektrum, sowie Anhänger der bürgerlichen Ökologiebewegung, sowie in geringer Anzahl auch Sympathisanten der linken Parteien und Organisationen beteiligt. Allerdings waren auf den bisherigen Manifestationen auch schon häufiger einzelne Anwohner zu sehen, die ihre Wut auf den Bullenstaat verbal herausschrien, bzw. auch ganz handfest ausdrückten (Darunter auch viele "ältere Semester", s. die bisherigen Veröffentlichungen mit den verlinkten Videos auf linksunten).

 

Heute Abend dann rufen zwei Vollversammlungen von Oberschulen dazu auf,  die Blockaden der Oberschulen morgen fortzusetzen und sich um 11:00 Uhr zu einer zentralen Versammlung am Platz der Nation zu sammeln.

 

Für kommenden Samstag gibt es eine Aufruf für eine landesweite Demo in Toulouse, die um 14:00 Uhr beginnen wird. Nachdem die Bullen am letzten Samstag eine Demo an der Metro Stalingrad mit einem Groß Aufgebot verhindert haben, wird nun für die Region Paris für den 08.November, 15:00 zur Demo am Platz der Bastille mobilisiert.

 

Für den 22.11. wird zu einem nationalen und internationalen Aktionstag gegen die Repression der Bullen aufgerufen.  Weiterhin finden jeden Tag in diversen Städten Demos und Kundgebungen statt, an den sich jeweils einige Dutzend bis zu hunderten Menschen beteiligen. Eine Liste der geplanten Aktionen findet sich hier. (Leider nur auf Facebook)

 

Weitere Texte:


Pour Rémi Fraisse et les autres. Pour nous.

 

Le site Face aux armes de la police, constitué suite à des mutilations par flashball, notamment à Montreuil, diffuse un appel à s’organiser pour que le calme et le silence ne s’installent pas.

 

De la ZAD de NDDL à celle de Sivens en passant par la lutte anti-THT à Valognes ; de Montreuil à Blois jeudi 30 novembre, en passant par Montbéliard, Villiers, Clichy-sous-Bois, Bondy, Trappes, Villetaneuse, les Tarterêts, etc. Là où le drapeau républicain flotte encore dans ce qu’il faut bien appeler des colonies, à Mayotte et à la Réunion ; de manifestations en opérations militaires ; de mutilations en éborgnements – accumulations de gueules cassées, de pièces de métal qui se logent dans la chair, de tendons sanctionnés, de pieds et de mains arrachés, de vies détruites, de frères assassinés.

 

La police fait sa sale besogne, protéger un ordre absurde, suréquipée et disposant pour l’occasion de véritables armes de guerres. Il fallait que le pire arrive et l’étonnant c’est qu’il ne soit pas arrivé plus tôt. L’un d’entre nous, Rémi Fraisse, est mort pour avoir donné corps à une manière de percevoir le monde, pour s’être opposé en acte à l’avancée du désert quand il aurait été confortable de rester chez soi. Que la pensée soit autre chose qu’une affaire privée et sans conséquence, qu’elle appelle des gestes et qu’elle s’incarne dans une manière de vivre, voilà ce que ne pourra jamais entendre la bêtise d’un petit notable socialiste pour qui il est « un petit peu bête et absurde de mourir pour ses idées ».

 

Du côté du gouvernement, la mort d’un homme est un problème qui doit se gérer pour éviter les remous. En mentant d’abord et en occultant durablement les causes et les circonstances réelles de la mort. Les différentes versions savamment distillées suffiront à jeter le trouble. Il aurait été trouvé par la police qui a tenté de lui porter secours. L’explosion pourrait même venir du contenu de son sac à dos. Les problèmes de santé éventuels de la victime étant inconnus, il serait trop tôt pour se prononcer. Masquer donc le fait brut, obscène suivant : un stock considérable de grenades offensives et d’autres armes de guerre avait été amené dans des caisses et des fourgons pour cette occasion comme en d’autres. Ces armes ont été utilisées massivement comme prévu et un gendarme a balancé une de ces grenades militaires sur un manifestant totalement démuni et l’a tué sur le coup. « Mentez, il en restera toujours quelque chose » conseillait un certain Goebbels, expert en communication.

 

Envoyer ensuite sur le front médiatique un directeur général de la gendarmerie nationale et un directeur adjoint de la communication (ancien commandant de groupement du Tarn) pour justifier ce geste en établissant une symétrie entre les armes militaires des gendarmes suréquipés et les cailloux et quelques boucliers en carton des opposants. S’apitoyer alors sur le harcèlement subi par les gendarmes. Argument déjà utilisé par Valls pour la manif du 22 février à Nantes en mode cours de récré chez médiapart : “c’est pas nous qu’on a commencé, et nous aussi on a des blessés”.

 

Terroriser pour que chacun reste chez soi

 

Reconnaître en fait qu’il y a un espace de l’affrontement au sein duquel cette vieille lune du monopole étatique de la violence légitime ne tient plus : ce qu’il y a, ce sont des forces qui s’opposent. Le tort de l’une est de se faire écraser par l’autre. À tout prendre, il faut reconnaitre plus d’honnêteté à ce Jean-Christophe Bertrand, directeur départemental de la sécurité publique de Loire-Atlantique, qui assume pleinement les trois yeux perdus ce 22 février 2014 et pour qui « ceux qui prennent le risque de s’en prendre aux forces de l’ordre s’exposent eux aussi à des dommages corporels ». Dont acte. Manifester c’est accepter le risque de se faire éborgner.

 

Décourager ensuite tous ceux qui trouvent cette mort odieuse et pourrait avoir l’envie de l’exprimer trop clairement. L’opération a déjà fait ses preuves en maintes occasions. Créer une distinction purement artificielle entre le citoyen-manifestant non-violent et le casseur ultra-violent. Assigner des rôles figés et définitifs quand, dans une manif ou un mouvement, les lignes ne cessent de bouger, quand une lutte est toujours une combinaison entre différentes manières de lutter. Agiter le fantasme du black-block en feignant de croire qu’il s’agit d’un groupe constitué et en faisant comme si on n’avait toujours pas compris que s’habiller en noir et se couvrir le visage pour une manif filmée sous toutes ses coutures constitue une tactique diffuse reposant sur un bon sens élémentaire assignable à aucun groupe particulier.

 

Le sujet-casseur imaginaire ainsi constitué, réprimer durement les manifestants réels. On aurait pu penser que la mort de Rémi allait retenir, un temps, la violence policière. Las, à Nantes les grenades interdites sont utilisées dès le début de la manif du 2 novembre et le flashball mutile encore. Cette fois-ci un homme y laisse son nez. Terroriser encore une fois, marquer les corps et les esprits, pour éviter que ne naisse un quelconque mouvement et que chacun reste chez soi. Interdire au besoin les manifestations comme à Paris le 2 novembre. Arrêter préventivement ceux qui voudraient s’y rendre malgré tout. Boucler un quartier pour empêcher que le rassemblement ne se tienne.

 

Pour que le peuple de gauche, ce fantôme du théâtre politique, ne s’y trompe pas, on prendra soin aussi de faire en sorte qu’aucun parti ou syndicat affilié n’appelle à des manifs ou rassemblements. Mieux : qu’ils appellent plutôt à ne pas manifester comme les verts ou l’ACIPA à Nantes le 2 novembre. La chose est entendue, pour la gauche on peut tuer un manifestant sans qu’il y ait matière à s’offusquer d’aucune manière.

 

On pourra alors se permettre l’infinie crapulerie qui consiste à faire la leçon en reprochant aux manifestants qui expriment leur colère un peu trop fort d’insulter la mémoire de Rémi. Le calme, contrairement à ce dont témoignent toutes les émeutes qui ont suivi un crime policier – de Rodney King à Bouna et Zyed, serait la seule manière d’honorer nos morts.

 

Pour aussi abjecte qu’elle soit, il faut reconnaître à cette opération une certaine efficacité jusqu’à maintenant. La mobilisation n’est pas à la hauteur de la situation et c’était bien là l’objectif recherché. Imaginer à quoi aurait ressemblé les jours qui viennent de passer si tous ceux qui ont tenus à dire leur colère se seraient tus permet de mesurer comment ce crime aurait pu passer, tranquillement. « La mort de Rémi Fraisse n’est pas une affaire d’État pour les français », assène un sondage. Nous qui sommes bien plus nombreux que les 1006 personnes interrogées, nous ne pleurerons pas cinq vitrines et trois abribus.

La possible destruction des corps comme moyen de contrôle

Si ce crime est odieux, il serait absolument faux d’en conclure qu’il relève d’une violence exceptionnelle. L’utilisation d’armes de guerres, les blessures et les mutilations irréversibles, la militarisation de la police est bien devenue la norme du maintien de l’ordre pour les luttes contre les infrastructures (THT, aéroport, barrage), les colères collectives dans les quartiers, les manifestations trop déterminées.

 

Pas loin de trente personnes on perdu un œil ces dix dernières années. Daranka Gimo, une fillette de neuf ans souffre encore de graves séquelles après avoir été touché à la tempe. Le LBD, lanceur de balle de défense, avec lequel la police tire régulièrement sur nos têtes est une arme de première catégorie qui provoque de multiples séquelles irréversibles – fractures et micro-fractures, enfoncements, éclatement du globe oculaire, etc. Dans un rapport, un médecin présent lors des journées du 22-24 novembre 2012 à la ZAD parle de blessures inédites. À Sivens où le niveau de violence policière est extrême, les gendarmes se lâchent au point de lancer une grenade dans une caravane dans laquelle s’étaient réfugiés des occupants.

 

Ce à quoi nous avons affaire n’est pas une bavure comme le reconnait Cazeneuve, pas un dysfonctionnement mais une logique politique, une forme de gouvernement. La permanence de la possible destruction des corps comme moyen de contrôle.

Par la mort encore. Régulière pour tous les Lakhamy, Moushin, Wissam, Amine, Lahoucine, etc. Une quinzaine chaque année. Balle dans le dos, défonçage en règle, technique du pliage. Pas de peine de mort mais un permis de tuer pour ces flics qui bénéficient toujours d’un non lieu ou d’une relaxe, si l’affaire n’est pas classée.

 

La situation est la suivante. Des années et des années que se machine une population qui s’accommode parfaitement que des hommes soient assassinées par la police dans les quartiers populaires. Dix ans qu’on accepte parfaitement que le flashball éborgne, mutile et terrorise. Avec la mort de Rémi, se profile un nouveau moment. Quiconque manifeste doit savoir qu’il peut mourir. Pas en Égypte, en Syrie, en Palestine ou en Chine. Ici. A Sivens, NDDL, Nantes, Paris et partout ailleurs.

Nous organiser en conséquence. Refuser que le silence et le calme ne s’installent

La mort de Rémi nous commande de prendre la mesure de cette situation et de nous organiser en conséquence. Laisser le terrain libre à la police et à son monde, c’est assurer la généralisation des meurtres et des mutilations. Prendre au sérieux cette question suppose d’en finir avec ses illusions sur la police et la justice comme nous le rappelle Farid, le frère de Wissam. Le chemin peut être long mais il faut faire vite.

 

S’organiser en conséquence c’est prendre au sérieux la question de notre défense là où nos corps sont exposés. Les armes utilisées appellent la nécessité de se protéger. Il y a ici aussi un ensemble de savoirs et de moyens techniques à se réapproprier, à partager, à inventer.

 

C’est prendre au sérieux l’obstacle que constitue la police. Comment le défaire ? Là où d’autres manières de vivre viennent à exister comme à la ZAD, nous avons déjà réussi à mettre la police en échec – toutes les tentatives d’expulsion ont échoué. Détermination de la résistance, détermination de la reconstruction.

C’est refuser que le silence et le calme ne s’installent après la mort de l’un des nôtres. Des dizaines de manifestations et de rassemblements ont eu lieu dans de nombreuses villes malgré les efforts déployés par le pouvoir. Les lycéens appellent à des actions jeudi 6 novembre. Une manifestation le 22 novembre. Les initiatives et les propositions se multiplient comme celle-ci de la ZAD :

« Harceler et enquêter sur tous ceux qui fournissent la répression, collaborent avec elles, perturber tous les moyens techniques qui lui permettent de s’armer, de se déplacer, se ravitailler et plus encore. Concert de casseroles devant les commissariats et les gendarmeries, harcèlement verbal des patrouilles, recours juridiques contre les armes de la police, sabotages, c’est l’emploi simultané de tous ces moyens qui parviendra à faire mouvement. »

À nous d’élaborer une riposte à la hauteur de la situation.

Nous ne céderons pas à la peur. Pour Rémi. Pour nous. Nos luttes, nos mondes et nos amitiés.

 

 

Open letter to the mother of Rémi Fraisse

 

The following letter by Farid El Yamni – brother of Wissam, who was killed by police in 2012 – is addressed to the mother of Rémi Fraisse (21), murdered by police in the early hours of October 26th, 2014. Wissam El Yamni (30) was brutally assaulted by cops in Clermont-Ferrand on New Year’s Eve, before being taken into custody. He fell into a coma and died in hospital Monday, January 9th, 2012. His death sparked rioting and car-burnings. Farid wanted his text to be made public, but it will also be sent to Rémi’s parents.

 

November 3rd, 2014

I am writing this letter to you at a time when violent protests are condemned and peaceful sit-ins are praised in Paris.

I lost my brother in conditions quite similar to those in which you lost your son. My brother, who once took so much care of my mother, left us and will not return. The loss of my brother has caused me immense pain that I feel every time the State kills again. “Where the danger grows, grows also that which saves,” someone said. Each time the State kills it’s also an opportunity to put a halt to it, force it to change, and render the lost dignity to all the others.

 

Rémi’s death is tied to much more than the story of a life; it is tied to the lives of all of us, individually and collectively. The criminalization which occurred is terrible; it was the same thing for us. I realized later that it was deliberate. I only wanted one thing: that the Justice gets to the truth and renders the dignity that my brother deserved, in quiet, and that this story benefits everyone, us the governed in order to love each other better, as well as the police in order to reconcile itself with the nation. I thought the police could not accept murderers into its ranks, I didn’t know it enough at the time. I was wrong. Neighbourhoods were burned; we appealed for calm: every burned car or trash bin was perceived as an insult, like a thorn in the heart, a thorn pushed deeper into us.

 

Then time passed, we were promised the truth, but we were provided with nothing except lies, nothing except false promises, like many others before us. People warned us, but we did not believe them. François Hollande, himself, took my mother into his arms and promised he would help us shed light on the death of her son. Without justice and truth, we lived the passing time as a prison sentence. All this time we were in prison suffocating and appealing to the Justice for help.

And then we realized that our case was not isolated; so many other families experienced and are still experiencing the same thing. There are so many humiliations and mutilations committed consciously by the police and covered up by the Justice, so many of them!

 

We also discovered how the police think, it’s spine-chilling. Here’s an example: last Wednesday, following the demonstration in Paris, one of the police officers told me “1–0” in front of his colleagues at the police station, who giggled when they saw me wearing the t-shirt “Emergency Our Police Assassinate”. No one told him anything, no one… With examples of this kind, so many people in everyday life in France can no longer stand this police, nor see the end of it.

 

I understand the appeal for calm; we also did the same back then. You also have to understand that many people no longer believe in this system that gives de facto impunity to the police. You have to understand that nonviolence is conceivable only if you suppose that the opposite camp is capable of questioning itself: they are humanly incapable of it, because they consider that calling the police into question would mean to call the State into question. For 40 years, the police kill with impunity, repeatedly. For 40 years, we are witnessing the same method of whitewashing the murders of the State, despite the videos, the testimonies, the evidences. For 40 years, there are sit-ins, demonstrations, books, official statements by politicians, declarations addressed to the interior minister. For 40 years, it does not work.

 

Here’s how it goes: the AFP news agency delivers the breaking story, the prosecutor lies, a shoddy investigation is opened and summarized to result in a ridiculous conviction, or even a lack of conviction, after many years. The worst thing is that those who will bury the affair will be promoted and those who killed our brothers, our sons or friends will be treated as champions by their colleagues. This is the reality that you’re also about to experience.

 

Manuel Valls said that violence is insulting to the memory of Rémi, but know that Manuel Valls, through his inaction in combating police impunity, is the prime murderer of your son. He is not simply criminal, but recidivist. He came to Clermont-Ferrand one week prior to the bogus counter-autopsy report, of which he knew the wherefores, and he spoke of the case with intent to condemn the violence of those who revolted against the killing of my brother.

 

Madam, people are fighting for Rémi, for their dignity and for their ideals. They fight for you, for all of us, for the brotherliness to be effective. Those who fight are familiar enough with the malevolence of our governors to understand they’re trying to make us believe that we are living in a State based on law, whereas we are living in a State based on duty. The State does not respect the law it demands that we respect. It plays with our bodies, our confidence, our money and our dignity. It demands that we are on our knees, and this one is a categorical imperative.

 

I wrote this letter to you, and to all those who read my words, to let you know that today, more than ever, I understand how much nonviolence in affairs of state crimes has its limits. Because of its powerlessness, nonviolence at times is more condemnable, more deadly than violence itself. Those who govern us are malicious, arrivistes, sadists and recidivists. They have to be thrown out by any means necessary.

 

Farid El Yamni, brother of Wissam El Yamni, murdered by police on January 1st, 2012 in Clermont-Ferrand.

 

 

Videos zum heutigen Tag in Paris

 

https://www.youtube.com/watch?v=QfyIC46M6jE

 

https://www.youtube.com/watch?v=Ywowq9uIRus

 

Video aus Toulouse, wo am Samstag die landesweite Demo stattfinden wird

 

https://www.youtube.com/watch?v=IDxcIF4NaLI

 

Fotos:


http://tempsreel.nouvelobs.com/galeries-photos/photo/20141106.OBS4316/ph...

 

Medien Berichte (de) unvollständig:


http://www.heise.de/tp/artikel/43/43256/1.html

http://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/europa/frankreich-ueber-die-r...

http://www.taz.de/!148572/

http://www.taz.de/!148531/

http://www.taz.de/!148781/

 

Berichte auf Blogs oder in linken Medien/Portalen :


http://blog.eichhoernchen.fr/post/Wenn-die-Granaten-der-Polizei-toeten

https://rdl.de/beitrag/die-angst-muss-die-seite-wechseln-reaktionen-auf-...

http://www.labournet.de/internationales/frankreich/soziale_konflikte-fra...

 

Berichte auf linksunten:


https://linksunten.indymedia.org/de/node/126502

https://linksunten.indymedia.org/de/node/126348

https://linksunten.indymedia.org/de/node/126105